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LE QUARTIER DE LA LANDE DU BREIL A RENNES

 

Niché au nord-ouest de la capitale bretonne, dans le secteur de Villejean-Beauregard, le quartier de La Lande du Breil séduit par son caractère singulier. À la croisée de la ville et de la campagne, il incarne une rare harmonie entre urbanité maîtrisée et nature préservée.

S'étendant sur environ 450 hectares, ce territoire constitue l’un des derniers espaces ruraux de Rennes. Riche en prairies, haies bocagères et exploitations agricoles, il s’inscrit dans la ceinture verte métropolitaine. Ce patrimoine naturel, précieux et stratégique, a été protégé des convoitises immobilières par une volonté politique forte, soucieuse de préserver les terres fertiles et la biodiversité locale.

L’histoire du quartier se lit dans son paysage. Jadis constitué de fermes et de champs exploités par des familles rennaises, La Lande du Breil conserve l’empreinte de cette vocation agricole. Certains chemins creux, bosquets et parcelles témoignent encore du passé rural de ce territoire, longtemps resté à l’écart de l’urbanisation galopante.

La vie locale s’ancre autour d’initiatives citoyennes et solidaires. Des jardins familiaux, comme ceux de Pont-Lagot, offrent des espaces de culture partagée. Le Centre Pier Giorgio Frassati, établissement d’enseignement agricole et environnemental, joue un rôle central dans la vie du quartier. Pour Jean-Marc, maraîcher installé depuis plus de vingt ans, La Lande du Breil est « un poumon vert indispensable à Rennes, un lieu où l’on respire encore. »

Cette vie communautaire est portée par un tissu associatif engagé. Plusieurs collectifs locaux animent le quartier au fil des saisons à travers des fêtes de quartier, des balades commentées, des ateliers de jardinage ou de découverte de la faune. Ces événements participent à créer un véritable esprit de voisinage, fondé sur la coopération et l'attachement au territoire.

Le quartier est également un espace d’apprentissage intergénérationnel. Les enfants des écoles avoisinantes viennent y découvrir les cycles de la nature, tandis que des stages agricoles et ateliers de sensibilisation à l’environnement y sont régulièrement organisés. Transmettre les savoir-faire liés à la terre, au soin du vivant et à l’alimentation locale fait partie intégrante de la dynamique du lieu.

La dimension écologique du quartier est essentielle : il constitue un réservoir de biodiversité à l’échelle de la métropole. Haies, prairies, mares et vieux vergers abritent une faune variée — hérissons, oiseaux nicheurs, insectes pollinisateurs — et favorisent une gestion durable des sols. Ce paysage vivant est aussi un support pédagogique pour les écoles et les associations locales.

À l’heure où les villes cherchent à concilier croissance démographique et transition écologique, La Lande du Breil apparaît comme un exemple de sobriété foncière. Elle illustre les enjeux du « zéro artificialisation nette » (ZAN) et contribue à la résilience de la métropole, notamment en matière d’alimentation locale et de rafraîchissement urbain.

Des projets participatifs, comme le parcours patrimonial co-construit avec les habitants, visent à valoriser cette identité unique. Dans un contexte où la pression foncière s’intensifie, La Lande du Breil incarne un enjeu majeur pour l’avenir de Rennes : comment préserver un territoire nourricier et écologique tout en répondant aux besoins d’une ville en mutation ?

Accessible par le tunnel du Rouergue ou une passerelle reliant Beauregard, le quartier reste connecté au tissu urbain tout en offrant une qualité de vie exceptionnelle. Ce modèle, rare en France, peut être mis en regard de projets similaires développés à Lille, Lyon ou même dans certaines villes européennes, où la campagne s’invite en ville sans céder à l’étalement urbain.

La Lande du Breil demeure ainsi un territoire à part, pour celles et ceux qui aspirent à un quotidien plus serein, enraciné dans l’essentiel et tourné vers l’avenir.


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